Belledonne
France
2012

Brèche du Frêne


23. 2. 2012

Georg Haberfehlner, Yanncik Hennequin, Peter Schrammel

Temps

dégagé, couverture nuageuse dans les vallées

Intérêt 

****: La beauté d'un des vallons les plus réculés de Belledonne, une météo parfaite, mais la neige pourrie d'en haut en bas

Itinéraire

St-Hugon, 778m - Chalet du Pré Nouveau, 1430m - Brèche du Frêne, 2701m - Chalet du Pré Nouveau - St-Hugon

Dénivelé

1967m

Distance

23km

Horaire

7 1/4h (2 + 3 1/4 + 1 1/4 + 3/4)

Endurance 

H: extrêmement long

Difficulté 

II-III: 36° sur 50m vers le Refuge des Férices; grande pente du Grand Croset 32-34° sur 150m; vers la brèche : 35-37° sur 150m, puis dernier 30m à la brèche jusqu'à 41° (déchaussage et crampons selon les conditions)

Danger 

3: une traversée au-dessus d'une gorge sur 1800m

Fréquentation 

b: des raquetteurs sur la route forestière, puis une trace recente jusqu'au dessus du Chalet du Pré Nouveau, ensuite que des faibles traces des anciennes traces par endroit

Commentaires

risque d'avalanches 1-2; des grosses coulées du côté Moutonnière, neige soufflée béton assez irrégulière, des passages verglasés vers le col, à la descente grosse soupe en-dessous de 2000m

Récit

Il n'y avait pas de chute de neige depuis 3 semaines. Lors d'une bière Georg et moi décidâmes d'attaquer ce vallon fameux pour sa longueur et solitude. Si il y avait encore de la poudre vierge alors là. À 8h on partit de Yannick. Comme on ne voyait pas de neige à Allevard, on craignait déjà qu'il fallait porter. Mais en montant à l'ancienne Chartreuse St-Hugon la neige s'accumulait à 50cm. Il n'y avait presque pas de place sur le parking. À 9h30 on attaqua à toute vitesse les 6km du faux plat jusqu'à la fin de la route forestière. Le chemin longeait le ruisseau avec des passages assez jolis, parfois même raide. On traversa une dizaine de ruisseaux descendants du flanc de montagne. De petit à petit la vue se dégageait vers les crêtes et les sommets. Puis la montée devint un peu plus raide par la forêt. Après 2h on passa devant le pittoresque Chalet du Pré Nouveau, qui portait une couche épaisse de neige sur le toit. Soudainement Georg fit tombre la carte qui glissa dans le ruisseau. Heureusement on pouvait la récupérer. On continua entre les vernes en bas des coulées des versants sud-ouest. Après deux passages un peu plus raides on arriva sur un vaste replat. Le paysage était époustouflant. Le refuge de Férices était à peine visible caché sous une épaisse couche de neige. Le soleil brillait, mais la neige était assez soufflée partout. On contourna les creux par la droite. Après avoir traversé au-dessus d'un rocher au milieu, on s'engagea dans la pente principale qui nous mènait á un deuxième replat. La neige était assez irrégulière, une alternance de béton et superficiellement poudreux. Les couteaux ne s'accrochaient pas bien. Arrivé au replat le col apparît. Je pris mon deuxième déjeuner au cours de la route déjà. On était tous presque au bout de forces après plus que 4h30 de montée ; mais il ne restait que 300m. Yannick monta devant, moi, je suivit. La combe devint de plus en plus raide. On prit la pente large à gauche d'un rocher, qui ne semblait pas si raide mais il y avait des endroits verglacés. Yannick n'avait toujours pas mis les couteaux. Moi, j'essayai de traverser plus à droite pour échapper le verglas, mais il fallait mettre les couteaux à force pour les faire rentrer. Après quelques mètres j'atteignis une belle croûte. Georg l'essaya à gauche du rocher, où il lui semblait plus facile. Il monta au col par un mini-couloir de 20m à gauche d'une grosse dent. Georg était devant maintenant. Il me fallait mettre les crampons, mais il me fallait d'abord trouver un endroit pour déchausser sans perdre les ski. Je cherchai un placement plus bas près d'un rocher, mais il y avait un trou énorme dessous. Je traversai le couloir plus à gauche, où je trouvai une place un peu poudreuse. Je creusai une plateforme avec les bâtons et montai les skis sur le sac. Enfin il aurait même été possible de monter sans crampons. La sortie du noir de la combe vers le soleil était sensation énorme. Il était 15h30. Georg était assis sur la crête et profitait du soleil et de la vue du Vercors, Grenoble sous les nuages, les Bauges et toute la chaîne de Belledonne. En face le Pic de Frêne, de la forme de bout de doigt rocheux, avait une croix, mais il était difficile d'accès. À 16h on attaqua la descente : la neige était très irrégulière comme pendant la montée. Sur la grosse pente on essaya plus vers les rochers où la neige semble plus poudreuse. Soudainement Yannick et moi entendit un bruit sourd et on alerta Georg de sortir la pente vers la gauche. Il n'y avait pas d'avalanche, mais certainement trop dangerous de re-essayer. Plus bas de plus la neige était transformée. Après le grand replat on essaya les belles pentes rive gauche, mais c'était trop la soupe. Il nous fallait retraverser vers le chemin de montée par des vernes et plusieurs ruisseaux avec des ponts douteux. Chacun s'enfonça en moins un fois dans les trous. Finalement on arriva au chalet et on suivit le chemin de montée avec pas mal de poussage au début. Comme nos bouteilles de l'eau étaient vides on fit une courte pause au bord d'un ruisseau traversant pour les remplir. 500m avant la Chartreuse on rencontra à 18h les seuls hommes de toute la journée.



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