Yannick Hennequin, Peter Schrammel
dégagé, nuages très fins en hauteur, -5°, pas de vent
Les Granges de Freydière, 1137m - Lac du Crozet, 1974m - Col du Pra, 2186m - La Grande Lauzière, 2741m - Lac du Petit Domènon, 2380m - Le Grand Colon, 2402m - Les Granges de Freydière
2156m
22km
7 1/4h (2 + 1/2 + 1 3/4 + 1/2 + 1 1/4 + 1 1/4)
III: jusqu'au Col du Pra sans difficulté, traversée potentiellement dangereuse le long du Lac du Crozet et après le Refuge du Pra; combe ouest de la Grande Lauzière: partie entre 2300 et 2400 <36°, <35° jusqu'au replat 2600m, dernier tronçon jusqu'à 38°; decente 2ème couloir nord au début 41°, après 35-37°; Grand Colon montée de l'est en 3 paliers dont le dernier <38°; descente par couloir central du versant nordouest: première partie (qu'on n'a pas fait) ~40°, goulet d'étranglement rocheux 42° (verglas, sans problème si il y aurait 50cm de neige en plus), après 37-40°
risque d'avalanches 2, neige plus ou moins cartonné sur toutes les faces; meilleures conditions effectivement côté sud; traversée tout à gauche après la sortie du couloir du Grand Colon recommandée (autrement on se retrouve dans un bois presque intraversable)
À 7h30 Yannick est moi sommes montés en voiture par Domène et Revel aux Granges de Freydière, bref la Freydière, l'un de départs principaux pour des randos en Belledonne. Quelques mètres avant les parkings on est plongé dans un monde hivernal. Il y avait peut-être un quinzaine de voitures, moins que redouté. Après avoir accordé le circuit nous avons chaussé les skis à 8h45 et avons suivi la route en une grande boucle au Pré Raymond. Puis le chemin longe la croupe nord du Grand Colon et après quelques lacets il traverse au côté nordest en sortant la forêt. Nous sommes passé devant quelques randonneurs qui montaient la combe nord du Grand Colon. Peu avant le Lac du Crozet on est sorti de l'ombre; là - déjà achevé presque 900m denivélé - on a fait une courte pause pour prendre des photos avant continuer le long du Lac Crozet: un passage redouté depuis que quelques randonneurs étaient enterrés dans le lac par une coulée - tous morts. Le soleil nous chauffait fortement même si il faisait bien moins que -5°. Du Col du Pra nous observions autres randonneurs qui montaient vers le sommet ouest de la Grande Lance de Domène. Après une courte descente suivait une traversée, où on laissait des grands écarts vu qu'une petite plaque a été déclenchée par l'un de nos prédécesseurs. La neige était de plus en plus cartonnée quand nous attaquions la combe ouest de la Grande Lauzière. Après une partie plate il y avait un tronçon plus raide épuisant: parfois la croûte portait, parfois elle se cassait. Ensuite la combe tourne de l'exposition sud à l'ouest: la neige complètement bétonnée par le vent. Après un dernier replat on a pris le couloir sudouest où la pente se renforce vers la fin. Arrivé au sommet à 13h30 on profitait du panorama phénoménal. Entretemps un groupe qui nous avait suivi à distance est arrivé; on a enlevé les peaux et traversé le plateau sommital en cherchant les entrées des couloirs nord. Yannick préférait le deuxième, donc on l'a pris. En l'observant pendant sa descente je me suis rendu compte que la neige n'est plus la poudre comme la semaine dernière même là à l'abri du soleil. Yannick a arrêté au bord du coloir sur un palier, moi je m'y mis à la descente. Le début était aussi cartonné comme aux autres expositions, mais après il y avait un petit morceau de la vraie poudreuse. Quand même Yannick était deçu. Le deuxième tronçon n'était pas meilleur non plus - toujours cartonné à la surface. On a traversé le long du Lac de Petit Domènon pour rentrer dans la combe vers le Lac du Crozet. On était encore plus deçu après avoir vu des traces géniales côté Grande Lance de Domène en plein soleil. Au fond on a remis les peaux et suivi les traces par la face est au Grand Colon. Yannick était loin avant; moi, il me fallait monter à mon propre pas, quand même j'ai rattrapé et doublé un groupe des jeunes. Le passage entre les deux sommets se présentait un petit peu délicat, en plus, beaucoup de monde a déchaussé les skis pour traverser à pied, qui a rendu plus difficil le passage en ski. Je suis arrivé sommet à 15h30; le soleil était déjà en baisse. Yannick voulait descendre par la combe nord, mais il est trop descendu et donc on a raté l'entrée. Remonter n'était plus une option à cette heure-là, donc il proposait de prendre le couloir central de la face ouest, si il y aurait assez de neige. On s'en passait du début parce qu'il y avait trop de caillasse et on a essayé y rentrer par l'ouest. Au début il y avait un passage délicat à cause d'un goulot d'étranglement avec du verglas et des roches. Il fallait deéscalader petit à petit en soigneusement mettant les ski sur les petites marches de roche. Une fois j'ai dérapé un petit peu sur le verglas, mais puis c'était tout parfait! Raide, la neige bien tassée, la vraie compensation pour la première descente 'ratée'! Je disais à Yannick qu'il fallait en tout cas traverser à gauche pour joindre la voie classique, mais il est de nouveau trop descendu et on se retrouvait dans un bois d'aulne presque intraversable; même si on suivait une trace existante, aussi la forêt de sapins après n'était pas mieux à passer. Finalement, on a croisé un chemin forestier: Après avoir consulté son GPS, il se laissait convaincre de l'emprunter pour faciliter la descente. Après 300m dénivelé du 'ski sanglier' (à toute allure 'chasse-neige-schuss' à travers de la forêt) nous sommes arrivé au parking avant le coucher du soleil à 17h10.